Les Chroniques Héroïques
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"Roman d'amour"

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Message par Reed Fabre Sam 6 Oct - 15:06

La fête battait son plein. Le violon laissait un son entrainant se faufiler entre les invités, forçant les jeunes filles à attendre les jeunes jouvenceaux pour aller danser. Il buvait calmement son verre de sauterne tout en marchant calmement dans la pièce. Ajustant son gilet, son regard vairon scrutant tous les invités. Un œil vert et un œil brun, c’était là l’étrange et malin mélange qui illuminait sa peau au teint blafard. Il était habillé de noir et de bordeaux, un exquis et sombre choix pour le jeune comte. Il se déplaçait avec une étrange agilité entre les convives, recherchant son aimé au milieu de toute cette foule.

C’était son plus tendre ami, un garçon de ferme qui faisait office de serveur dans les grands bals comme celui-ci. Il sautillait gaiement, l’excitation brulant le bout de ses doigts. Il voulait le voir depuis son retour dans les terres gilnéennes. Cependant, son père, ignorant tout de cet amour interdit, l’avait promis à une autre famille réputée de la capitale. C’était d’ailleurs le but de cette soirée, faire se rencontrer l’intégralité des deux familles. Le nobliau se pavanait encore, esquivant les huîtres et manquant, à plusieurs reprises, de renverser son vin. Il était entré dans les ordres de l’Eglise, pensant que son père abandonnerait immédiatement l’idée de le marier, ce fût vain.

Il saluait sa tante et son cousin Wayne de Kul Tiras, lui offrant une élégante révérence en courbant l’échine. Il était le seul homme à porter une robe en ces lieux, voulant afficher sa différence et se démarquer par sa fonction de prêtre. Il soufflait doucement, un brin agacé de voir que tous les invités se mettaient en travers de sa route. Il devait trouver un moyen rapide de s’éclipser dans les cuisines pour y retrouver l’homme de ses songes. Cet homme se nommait Winston Bethune Combépine. Il était un jeune garçon de ferme au teint tout aussi blanc que le sien. Cependant, une épaisse tignasse rousse les différenciait. Il lui avait appris la monte à cheval et pendant l’une de ces escapades, ils s’étaient perdus dans les bois. Des bois qui plus tard étaient devenus le siège de sa plus profonde intimité. Ils partaient au matin et revenaient le soir, échangeant des baisers ardents et vivant tel un couple. Avec le temps, le rouquin avait même construit une cabane qui plus tard était devenue sa maison, son père lui ayant offert le terrain. C’était leur foyer.

Il devait le trouver, il observa tous les recoins de la pièce. Cette dernière brillait de mille feux, des reflets d’or et de bronze miroitant en tous sens. Tous dansaient dans la salle circulaire au sol de marbre blanc et noir. Dans les coins, des canapés blancs et rouges, le tout formant une exquise peinture de ce que pouvait être le paradis sur terre. Les serveurs vaquaient à leurs occupations, proposant du fois gras par ici et du vin par là. Des fleurs avaient été installées au centre de la pièce et sur tous les piliers, des roses bien entendu mais aussi du muguet, symbole de la maison Ives. Carter appréciait cette fleur délicate qui ne durait que le temps d’un printemps. Une délicate odeur de chocolat s’élevait dans la pièce, sa mère n’avait pas fait les choses à moitié niveau préparation. Elle voulait en mettre plein la vue, à toute sa famille mais aussi à celle de la future mariée. Probablement une manière de lui dire qu’elle n’était pas assez bien pour son fils. Le jeune noble se recoiffa rapidement en s’observant dans une glace au mur. Il réussit à apercevoir, dans le reflet du miroir, une sortie qui pouvait directement mener aux cuisines. Il prit sa robe avec délicatesse et s’enfonça dans le couloir sombre quand soudainement il fût agrippé, plaqué contre le mur, dans la pénombre, des lèvres douces contre les siennes. C’était lui, Winston. Il l’avait probablement remarqué depuis un moment. Il ne put s’empêcher d’entourer son large cou de ses bras fins et squelettiques.

« Vous vous faites désirer mon tendre Carter. » Dit le roux, aux cheveux détachés, lâchant un petit rire avant de le tirer avec lui dans le plus noir de la nuit, en direction d’un petit balcon qui donnait sur le jardin du domaine.

« C’est pour être encore plus surpris par toi, idiot. » Dit-il en riant avant de l’embrasser calmement contre la fontaine centrale, se fichant éperdument qu’on puisse les voir. Il se confortait dans l’idée qu’il ne se souciait pas des apparences, omettant le fait que Winston avait tiré les rideaux au préalable.  « Et ne me vouvoie pas, je t’ai déjà dit que je détestais cela, venant de toi. »

« Je sais, je sais. » Il le regarda un moment, un brin de tristesse venant voiler son visage alors qu’il regardait au loin, les montagnes et leur forêt. Si ce soir, tout se concrétisait, il n’aurait plus aucune chance d’être avec son aimé. Il voyait dans le regard du prêtre aux cheveux corbeaux qu’il n’était pas pleinement présent, il devait probablement songer à son futur mariage arrangé. « Fuyons. »

« Pardon ? » Il revînt à lui en clignant les yeux, le regardant un brin amusé tout en lui caressant le bras avec douceur. Il l’aimait plus que tout. « Et où voudrais-tu fuir ? » Cela ressemblait à une des fameuses plaisanteries que le jeune roux pouvait lancer à tous instants.

« Plus loin que dans mes rêves. » Il chantonnait doucement en venant lui caresser sa fine barbe de jais. « Laisse-moi t’emporter avec moi au-delà de l’horizon, plus loin que ces montagnes et que ces champs. Viens avec moi Carter. » Il dansait doucement, restant collé à lui alors qu’ensemble, ils valsaient sous les étoiles, tournant autour du petit jet d’eau. Une douce brise s’élevant, faisant grelotter le plus fin.

« Et que ferions-nous Winston ? Nous serions deux parias sans rien ! » Il riait doucement, appuyant son front contre le sien avant de s’écarter, tendant le bras avant de revenir contre sa poitrine, se sentant au chaud alors que les bras de l’homme se refermaient sur lui. Le berçant doucement, au son de la douce musique lointaine.
Reed Fabre
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Date d'inscription : 05/10/2018

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